Dans cette tribune, le président des députés La République en marche, Christophe Castaner, avec quatre autres députés LREM, déclare son “amour” aux journalistes mais défend l’article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale, qui préserve la liberté de la presse selon lui.
Dans cette tribune, le président des députés La République en marche, Christophe Castaner (avec Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue, rapporteurs de la proposition de loi pour une sécurité globale, Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des lois, et Bruno Studer, président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation) prend à nouveau la défense de l’article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale, qu’il estime “désormais d’une clarté limpide: la liberté de la presse est entièrement préservée, le droit d’informer consacré”.
Dans cette “déclaration d’amour” aux journalistes, l’ancien ministre de l’Intérieur regrette les “caricatures” et “mots qui ont créé la confusion”. Et assure : “chers journalistes, […] nous continuerons à défendre votre liberté d’écrire, de produire et de nous égratigner”.
“Chers journalistes,
Nous venons de vivre une semaine pleine de malentendus, d’incompréhensions, de craintes parfois. Une semaine qui nous pousse à vous écrire pour une déclaration d’amour peu usuelle.
Vous nous connaissez, responsables de la majorité, et vous n’avez pas toujours été tendres avec nous. Mais comment vous en vouloir ? C’est votre rôle d’informer, de critiquer, de commenter. Nous avons parfois eu des différends, c’est vrai. Mais il est hors de question pour nous comme pour quiconque de s’immiscer dans vos salles de rédaction, dans vos reportages ou sur vos réseaux sociaux. Tout comme il n’est pas question de vous demander de vous accréditer pour pouvoir couvrir une manifestation. Votre liberté de ton, c’est notre liberté démocratique.
Cette semaine, les débats sur la proposition de loi relative à une sécurité globale se sont très vite focalisés sur un article, l’article 24, qui a concentré toutes les craintes et les critiques.
Le sens de cet article n’a jamais changé : mieux protéger les forces de l’ordre, sans jamais porter atteinte à la liberté d’informer.
Cet article porte une mesure, qu’il est de notre devoir républicain de défendre. Aujourd’hui, vous le savez, de plus en plus de comptes, plus ou moins anonymes, font des réseaux sociaux les armes de leur haine contre les forces de l’ordre. Ils insultent. Ils attaquent. Ils appellent parfois même à tuer. Et leur action fétide montre ses effets : certains policiers et gendarmes sont poursuivis jusque chez eux, et leurs familles visées.
Certains, comme Jean-Luc Mélenchon, répondent aux policiers que s’ils ne sont pas capables d’endurer les menaces contre leurs familles, ils doivent changer de métier. Nous, nous croyons qu’il faut protéger les forces de l’ordre. Nous, nous refusons les indignations à géométrie variable et rejetons ceux qui veulent créer une échelle des haines : avec vous, nous les combattons toutes, sans exception.
Mais s’il est une chose dont nous sommes convaincus, c’est qu’aucun article de loi ne devrait provoquer des inquiétudes quant à nos libertés. Il y a eu des caricatures, c’est vrai, mais elles n’expliquent pas tout. Il y a eu des mots qui ont créé la confusion, aussi, mais ils n’expliquent pas tout non plus.
Quand on veut défendre une liberté, on le fait sans fard et au grand jour. Le Premier ministre Jean Castex ne s’y est pas trompé en réunissant les responsables de la majorité parlementaire et le ministre de l’Intérieur, l’article 24 a été amendé. Il est désormais d’une clarté limpide : la liberté de la presse est entièrement préservée, le droit d’informer consacré.
Chers journalistes, c’est notre éthique de défendre votre liberté d’informer. Nous refusons de vous confondre avec les bonimenteurs de haine, grands parleurs quand il s’agit d’appeler à la violence mais chatouilleux dès qu’ils sont mis face à leurs responsabilités.
La majorité à l’Assemblée nationale a montré qu’elle était une vigie pour les libertés fondamentales et qu’elle les défendrait, coûte que coûte. Elle le restera. Nous nous garderons toujours des rhétoriques enflammées ou simplistes dont les effets pourraient nous échapper.
A l’heure où l’on peut mourir pour un dessin, nous voulions vous dire, chers journalistes, que nous continuerons à défendre votre liberté d’écrire, de produire et de nous égratigner.”
Signataires:
Christophe Castaner, président des députés La République en marche, avec Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue, rapporteurs de la proposition de loi pour une sécurité globale, Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des lois, et Bruno Studer, président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation. / info: lejdd