“Où sont les femmes ?” sera sans doute la chanson de 2021 pour Les Républicains, qui jusqu’ici paient cher, très cher, le fait de ne pas avoir présenté suffisamment de candidats aux dernières législatives.
En 2017, le parti avait fait le choix de reconduire nombre de députés sortants. Et parmi eux, il y avait beaucoup d’hommes… L’addition est salée 1,8 millions d’euros de pénalités par an pour non-respect de la parité. Pas loin des neuf millions sur un quinquennat.
La parité partout en 2022
Christian Jacob, patron des LR, s’en est ému auprès de ses troupes. D’ores et déjà, consigne a été passée d’utiliser l’année à venir pour identifier des profils de femmes, motivées, de droite, qui ont envie de s’engager davantage. “C’est l’une de nos priorités” confirme la députée Virginie Duby-Muller, membre de la Commission d’investitures.
Sa collègue Valérie Bazin-Malgras fait valoir que l’exercice “sera plus souple en 2022”, car en un quinquennat, le nombre de députés LR s’est réduit comme peau de chagrin. Ils ne sont qu’une petite centaine désormais. Il y aura donc moins de pression sur les investitures.
Cela permet au trésorier Daniel Fasquelle de fixer cet objectif : “La parité partout en 2022.” Beaucoup de dirigeants veulent croire que “le vivier de candidates existe déjà”. Les Républicains veulent notamment regarder du côté des élections de listes, passées ou à venir – les européennes, municipales, régionales – où le parti a dû, comme l’exige la loi, présenter des listes paritaires.
Une part de révolution culturelle
“Dire qu’on a du mal à trouver des femmes sera une fausse excuse”, prévient la députée Virginie Duby-Muller. Valérie Bazin-Malgras, députée de l’Aube, souhaite, quant à elle, que le parti se donne les moyens d’identifier plus de profils de la société civile à propulser en première ligne.
En privé, des cadres confient qu’il y a encore un écueil à surmonter : la part de révolution culturelle. “LR étant un parti assez conservateur, dixit un élu, certains se demandent encore ce qui se passe quand des femmes passent de l’ombre à la lumière.”
Plusieurs d’entre elles ont râlé auprès de Christian Jacob, le patron du parti, parce que les conventions thématiques organisées à l’automne n’avaient parfois aucune oratrice. Que des hommes sur scène. Et que ça fait partie des réflexes à développer aussi, que de savoir lâcher le micro au profit d’une femme. / france info