À peine remis de sa covid, Emmanuel Macron a eu beau, dans son discours de vœux présidentiels, affirmer d’un air conquérant que « rien ne peut résister à notre Nation » et scander le mot « espoir », il n’a pas réussi à dissiper le doute.
Comme si, depuis le début de la pandémie, la confiance que les Français accordent au gouvernement et au chef de l’État pour les protéger n’avait cessé de s’effriter. Comme si trop de questions avaient reçu des réponses évasives ou mensongères.
Cela a commencé par l’affaire des masques, d’abord déclarés inutiles pour cacher que la France en manquait cruellement. Cela continue avec le mystère des vaccinations. Pourquoi 200 bénéficiaires seulement, parmi lesquels la désormais célèbre Mauricette, 78 ans, sur les 600 000 personnes âgées hébergées en Ehpad, alors que l’Allemagne a déjà vacciné 40 000 citoyens et l’Angleterre, 90 000 – suivant l’exemple donné par la Reine Elizabeth, 94 ans ?
Macron a compris qu’il était urgent de conjurer le poison du doute. « Je ne laisserai personne jouer avec la sûreté… Je ne laisserai pas davantage, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s’installer », a-t-il affirmé. Mais sans convaincre. En vérité, la France ne manque pas de vaccins : comme les 26 membres de l’Union européenne, notre pays en reçoit sa part, au prorata de sa population.
Mais un guide de 40 pages, signé du ministre de la Santé Olivier Véran et de la ministre déléguée à l’Autonomie Brigitte Bourguignon – et jugé ainsi par un de ses destinataires, médecin en Ehpad : « Un tissu de contradictions, écrit de façon épouvantable » -, a semé le trouble et ralenti la manœuvre. Le mal français – cette maladie administrative, à l’œuvre dans tous les secteurs, à commencer par les hôpitaux – a encore frappé! / letelegramme