L’Académie Goncourt a choisi. Le prix Goncourt 2020 a été décerné, lundi 30 novembre, à Hervé Le Tellier pour L’anomalie (Gallimard), un roman d’anticipation aux mille facettes et qui donne à réfléchir sur le monde. Hervé Le Tellier a reçu huit voix sur dix alors que deux voix sont allées à Maël Renouard, en lice avec L’historiographe du royaume.
Les membres de l’Académie Goncourt ont donné rendez-vous aux journalistes à 12h30 sur la plateforme de visioconférence Zoom. Avec la pandémie de Covid-19, l’édition 2020 du prix Goncourt a été complètement chamboulée. Prévue le 10 novembre, l’annonce du lauréat avait été repoussée à ce lundi 30 novembre pour concorder avec la réouverture des librairies, autorisées à accueillir des clients depuis samedi. Impossible, également, d’annoncer le résultat depuis le restaurant Drouant, à Paris, comme il est de coutume depuis plus d’un siècle.
Plongée dans une quatrième dimension
Dans L’anomalie, Hervé Le Tellier met en scène ses personnages dans une quatrième dimension, en 2021, à bord d’un avion secoué par des turbulences consécutives à un violent orage.
Trois mois après cet incident, les passagers découvrent que durant l’orage, le temps (celui qui passe) a été saisi d’un léger hoquet. “A la première lecture nous avons été très enthousiasmés par le pitch”, raconte Didier Decoin. “Puis en relisant le livre, on s’est aperçus que le style est également très fouillé.”
Dans son récit, Hervé Le Tellier s’amuse avec les univers et les genres littéraires, naviguant du roman psychologique à la science-fiction, en passant par le roman d’espionnage. “Le personnage du tueur à gage, Blake, est par exemple associé au style du roman noir”, précise l’écrivain.
Quand Didier Decoin l’interroge sur la fin du texte, l’auteur évoque une “métaphore des potentialités”. “L’idée, c’est que puisque Trump est là, puisque Trump est la cause de la destruction du monde, la vision du livre c’est de proposer une autre version du monde, où Biden est président”, a expliqué l’auteur.
“C’est une option possible de lecture. (…) Les livres offrent des options. Il n’y a pas de dénouement en littérature, il y a des noeuds, et moi je l’ai noué comme ça”, analyse-t-il.
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